Benjamin Ferré : "Sur un bateau, plus tu es heureux plus ça va vite !"

Réaction de Benjamin Ferré  (Monnoyeur – Duo For A Job), 4e de la Vendée Arctique, à son retour aux Sables-d'Olonne :

"L’histoire est jolie. Il y a eu plein de péripéties, la course a été folle. J’avais à cœur de bien faire car beaucoup de monde me fait confiance et j’ai envie d’être à la hauteur. Faire la course en tête et terminer premier bateau à dérives doites, pour ma deuxième course en IMOCA, c’est chouette. Sur un bateau, plus tu es heureux plus ça va vite ! J’étais bien dans le rythme, on s’entend vraiment bien avec le bateau, on a eu des moments de symbiose. L’arrivée en Islande était dantesque. Je passe la ligne d’arrivée fictive, je lève les bras au ciel mais il n’y a personne, c’est un peu lunaire. Derrière, je sais qu’il faut vite se mettre à l’abri. Je suis encore dans le front, dans le brouillard. J’arrive sur la côte islandaise, le brouillard se retire et les montagnes enneigées apparaissent. Un décor incroyable. Moi qui adore l’aventure et l’exploration, j’ai été servi."

Sébastien Marsset : "L'incertitude et la fatigue, ça fait gamberger"

Réaction de Sébastien Marsset (Cap Agir Ensemble - #SponsorsBienvenus), 15e de la Vendée Arctique, à son retour aux Sables-d'Olonne :

"Ca n'a pas été simple, ça a été challengeant. L'incertitude et la fatigue, ça fait un peu gamberger : comment ça va se passer ? le stand-by ? le fjord ? combien de vent ? combien de mer ? Tout seul sur le bateau, après quatre ou cinq jours de course, ça fait tourner les méninges. Mais j'ai fini cette course qualificative pour le Vendée Globe ! C'est la deuxième course de la saison que je termine sur le bateau. Je suis là où je voulais être en mars, et ça c'est super. Je pense que ça n'est pas pour moi que les conditions ont été les pires. J'ai eu le sentiment d'être juste devant la dépression. Quand je suis arrivé dans le dévent de l'Islande, je sentais bien que derrière c'était costaud. La mer, même à l'abri de la côte, était très formée, chaotique, dans tous les sens. Le bateau est hyper robuste, et je vois comment l'optimiser aussi. J'ai réussi à épargner mes voiles qui ont quand même déjà fait un Vendée Globe et deux transats."

Huit bateaux déjà à quai, sept de plus cet après-midi

Entre 11 heures et 13 heures, huit bateaux de la Vendée Arctique ont défilé dans le chenal des Sables d'Olonne. Charlie Dalin, Jérémie Beyou, Thomas Ruyant, Louis Burton, Alan Roura, Damien Seguin, Giancarlo Pedote et Benjamin Dutreux ont tous retrouvé terre. Leurs premières réactions sont à lire ci-dessous.

Cet après-midi, sept autres bateaux devraient pouvoir entrer dans le chenal tant que la marée le permet (avant 16h20). Les prochains attendus, d'ici quelques dizaines de minutes, sont Cap Agir Ensemble, Monnoyeur - Duo For A Job, Fortinet - Best Western et Fives - Lantana Environnement.

Echange entre Manuel Cousin et Benjamin Dutreux au ponton

Manuel Cousin (skipper de Groupe Sétin), qui a malheureusement abandonné cette Vendée Arctique et qui est rentré aux Sables d'Olonne depuis mardi, est présent ce jeudi pour accueillir les autres skippers de la course. Ici, il échange avec un autre local, Benjamin Dutreux (skipper de Guyot Environnement - Water Family).

Benjamin Dutreux : "Il faudra revenir dans quatre ans pour faire le tour !"

Réaction de Benjamin Dutreux (Guyot Environnement - Water Family), 11e de la Vendée Arctique, à son retour aux Sables-d'Olonne :

"Malheureusement, j'ai été privé assez tôt de voiles qui me permettaient d'être performant pour la suite. Finalement je me fais prendre 4 ou 5 places à l'arrivée donc j'étais un peu déçu. Avec tout ce que j'entendais, je me suis mis un peu hors-course, j'ai eu du mal à gérer ça, parce que j'entendais que c'était la tempête, qu'il fallait arrêter. Je ne comprenais plus trop, j'avoue, avec la fatigue, un certain nombre de jours de mer à fond. J'ai tout rangé dans le bateau, et au final j'ai pris 45 noeuds, ce qui est fort mais tout à fait acceptable. Après, ceux de derrière ont pris beaucoup plus. Ca m'a mis un peu la course en parenthèses, mais ça me fera une bonne expérience pour la suite. Sinon l'Islande ça a l'air magnifique ! Je suis resté 6 heures sous le vent de l'île à tirer des bords pour attendre que le vent passe. Ca avait l'air magnifique, ça parait surréaliste. Il faudra revenir dans quatre ans pour faire le tour !"

Giancarlo Pedote : "Ce n’est pas anodin de naviguer en Islande"

Réaction de Giancarlo Pedote (Prysmian Group), 12e de la Vendée Arctique, à son retour aux Sables-d'Olonne :

"Les modèles météo ont été à la rue, on n’avait pas moyen d’avoir des prévisions fiables. J’ai eu de la casse, je voulais m’abriter proche de la côte pour chercher un abri et faire mes bricoles. Mais j’ai eu des rafales à plus de 50 nœuds, je n’arrivais même plus à tirer la barre pour m’échapper. Ce n’est pas anodin de naviguer en Islande. On ne retrouve pas ces conditions dans le Grand Sud. Je n’étais pas très précis dans la deuxième dorsale, je n’ai pas réussi à la traverser comme je le souhaitais. Il va falloir que j’analyse ma trace. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre, il faudra que je fasse mieux la prochaine fois."

Damien Seguin : "Tout le monde revient sain et sauf, c’est l’essentiel"

Réaction de Damien (Groupe APICIL), 9e de la Vendée Arctique, à son retour aux Sables-d'Olonne : 

"Le parcours est ambitieux, on sait qu’au niveau météo il peut se passer plein de choses. C’est mal tombé pour nous là-haut mais tout le monde revient sain et sauf, c’est l’essentiel. On s’est fait cueillir les uns après les autres par la dépression. Les conditions de mer étaient vraiment difficiles, j’ai été surpris. La météo peut changer très rapidement dans cette zone. Jusqu’à la ligne d’arrivée, ça allait bien. Mais j’ai eu un relâchement après, j’ai décompressé et cela a été compliqué à gérer. J’ai bien appris sur le bateau, je prends confiance à bord. Mission accomplie ! Je n’ai pas eu de vent aussi fort sur le Vendée Globe. La Vendée Arctique a été engagée mais ce n'était pas non plus de la survie. C’était quand même impressionnant, c’est bien de vivre ça avec nos bateaux.

Alan Roura : "Cette course est très dure, on vit au jour le jour"

Réaction d’Alan Roura (Hublot), 7e de la Vendée Arctique, à son retour aux Sables d'Olonne :

"On s’est presque plus battu contre la météo que contre les autres, c’est rigolo. Le niveau a été très relevé, on était en mode Figaro en IMOCA. Tous les bateaux ont eu leur chance. Je retiens beaucoup de choses : un départ magnifique, une première nuit très intense, il fallait tenir la cadence. On a eu des conditions très délicates, il fallait bien gérer les phases de transition et on en a eu tous les jours. Il fallait se faire confiance et avoir confiance dans son bateau. Cette course est très dure, on vit au jour le jour, les conditions météo sont tellement délicates dans cette partie du monde... On ne sait pas de quoi demain sera fait. Il faut garder de la vitesse et la force mentale pour garder son cap. Mon bateau est génial, je n’ai pas mis de veste de quart ni de bottes de toute la course ! Je commence à trouver les manettes, on est fait pour être ensemble."

Louis Burton : "C'était fort là-haut !"

Réaction de Louis Burton (Bureau Vallée), 5ème de la Vendée Arctique, à son retour aux Sables d'Olonne : 

"C'était intense du début à la fin. Je pense que c'était une bonne décision de la direction de course d'arrêter la course, car il y a eu plus de voiles déchirées sur cette Vendée Arctique que lors du dernier Vendée Globe, tellement c'était fort là-haut. Et après, un peu de tourisme : les fjords islandais, la beauté des cimes enneigés, c'était assez dingo. Au final, cinquième sur une course écourtée, on est dans l'objectif, je suis assez content. Je suis très impressionné par la vitesse des trois premiers, on voit qu'ils connaissent vraiment par coeur leur bateau, nous on a encore un peu de boulot là-dessus. Et puis une performance des bateaux à dérives, notamment Benjamin (Ferré) et Guirec (Soudée) qui font un truc superbe pour leur deuxième course en Imoca."

Thomas Ruyant : "Un Charlie Dalin impérial"

Les premiers mots de Thomas Ruyant (LinkedOut), troisième de la Vendée Arctique, à son retour à terre :

La concurrence ? "Bien sûr Charlie (Dalin), Jérémie (Beyou), on commence à voir aussi Louis (Burton), et même Benjamin (Dutreux), qui commence à bien s'immiscer dans le jeu, je m'y attendais, et je pense ça sera de plus en plus le cas. Un beau match ! Un Charlie impérial, rapide tout le temps, qui démarre vite, qui ne fait pas d'erreur, qui va être difficile à aller chercher sur le reste de la saison. J'ai encore des choses sur lesquelles je peux largement progresser. Ca se joue souvent à pas grand chose, avec ceux de devant. Je sais quoi travailler, l'équipe aussi. J'ai fait pas mal de petites erreurs sur des points clés de la course, qui sont bien identifiées. On va essayer de progresser pour refaire des arrivées en tête, c'est ce que je nous souhaite."

L'arrêt de la course ? "La météo n'était vraiment pas simple à appréhender. Je sais que ça a beaucoup discuté sur les choix de la direction de course, moi je trouve que c'est bien assumé. On va dans des coins qu'on ne connait pas très bien, où les prévisions sont beaucoup moins bonnes qu'en Europe. Sur un Vendée Globe, quand on prend une cartouche, on a des échappatoires. Là, il n'y en a pas beaucoup, et on avait vraiment des conditions pourries, donc la décision était sage. Evidemment un peu déçu de ne régater que pendant 5 jours au lieu de 10, mais les bons choix ont été pris."

Le mouillage en Islande ? "C'était improbable, je ne m'attendais pas à ça. On a l'impression d'être hors du temps. D'un coup tout s'arrête. On se retrouve tous seuls, au mouillage, dans un endroit magnifique. C'était une belle découverte. C'est vrai que l'enchainement course, puis mouillage dans un fjord, puis retour en flotte mais pas en course, c'est très étonnant. 

Jérémie Beyou : "J'aime le goût du champagne !"

Les premiers mots de Jérémie Beyou (Charal), deuxième de la Vendée Arctique, à son retour à terre :

Le podium ? "C'est quelque chose dont je ne me lasserai jamais ! J'aime bien le goût du champagne, le bateau aussi. C'était une course pas facile parce que les quatre jours de course ont été intenses, comme souvent avec Charlie (Dalin) et Thomas (Ruyant), on ne s'est pas beaucoup lâchés. C'est ce qu'on venait chercher."

L'arrêt de la course ? "Souvent sur le Vendée Globe on dit que tu viens pour faire une course, et en fait tu trouves l'aventure. Ca vaut aussi pour la Vendée Arctique ! Même avec des bateaux archi prêts et des marins aguerris, il faut savoir dire stop. La direction de course a pris les bonnes décisions pour nous. Demain tout le monde sera à bon port, il y a des bateaux un peu abîmés, mais ce ne sont que des bateaux. C'est un parcours compliqué, ambitieux, pas infaisable dans l'absolu, mais cette fois-ci ça l'était. Forcément il y a des parcours plus simples. Mais déjà on est montés là-haut, on a eu une belle course, donc c'est déjà pas mal !"

Les conditions météo ? "Ce qu'on ne maitrise pas bien là-haut, c'est le vent qui descend des montagnes, c'est très froid, très dense, très fort. La houle n'a jamais le temps de s'installer et la mer cassante, croisée, c'est le pire pour nos bateaux. Ca devient vite dangereux et on devient vite vulnérables. Je suis content d'être monter faire une belle photo et d'être redescendu assez rapidement ! 

Charlie Dalin : "Je commence tout juste à réaliser"

Les premiers mots du vainqueur de la Vendée Arctique, Charlie Dalin (Apivia), à son retour à terre :

Une aventure ? "Dans l'équipe, habituellement, on essaie de faire en sorte que ça le soit le moins possible, on essaie de tout planifier, les voiles, l'avitaillement, l'équipement... Et on arrive à se faire rattraper par l'aventure de temps en temps ! Ce petit arrêt dans le fjord n'était pas du tout anticipé. C'est bizarre, on change d'état d'esprit, on passe dans une gestion différente. Mais au moins, j'ai vu l'Islande, je suis content !J'ai vraiment réalisé que j'y étais quand je suis arrivé dans le fjord, avec des montagnes de chaque côté, de la neige sur les sommets. C'était un paysage magique, en plus il ne faisait jamais nuit, c'était un dépaysement total. Pendant qu'ici vous souffriez de la canicule en France, moi j'avais toutes les polaires."

La victoire ? "Il y a eu une belle bagarre avec Thomas (Ruyant) et Jérémie (Beyou), comme anticipé. Je suis content d'avoir tiré mon épingle du jeu, d'avoir bien négocié les transitions. En fait, je commence tout juste à réaliser que j'ai remporté cette course. Il n'y avait pas le rituel classique de la ligne d'arrivée là-bas, avec les partenaires, la famille etc, c'était spécial."

Les conditions difficiles ? "En tête de flotte, ça a été, j'ai eu 30 noeuds et quelques de vent, tout au plus. Avec Thomas (Ruyant), on a eu le temps de s'abriter dans le fjord avant que le vent ne rentre, j'ai eu 45 noeuds en rafales au mouillage. Je préférais être sur mon bateau qu'à la direction de course, je pense que ça a été compliqué à gérer. En course au large, qu'on le veuille ou non, les flottes finissent toujours par s'étirer, et ça n'était pas simple de trouver une fenêtre pour faire passer tout le monde. Donc la DC s'est bien débrouillée."

Charlie Dalin (Apivia) dans le chenal des Sables en vainqueur

Suivez le retour des skippers de la Vendée Arctique en direct

Il est 11 heures, le premier bateau du cortège Vendée Arctique arrive maintenant à l'entrée du chenal des Sables d'Olonne ! Charlie Dalin, sur son Apivia, est le premier des 15 skippers attendus dans le chenal d'ici 16 heures 30. Si vous êtes sur place, n'hésitez pas à venir les accueillir dans le chenal ou au ponton (ouvert au grand public). Si vous êtes à distance, suivez cette belle journée (et la nuit prochaine !) en direct sur cette page, avec toutes les premières réactions des marins.

Mise à jour : 15 bateaux pourraient arriver dès ce jeudi aux Sables-d'Olonne !

Quinze concurrents de la Vendée Arctique pourraient s'amarrer aux Sables-d'Olonne ce jeudi, entre 11 heures et 16 heures 30, dont les cinq premiers : Apivia (Charlie Dalin), Charal (Jérémie Beyou) et LinkedOut (Thomas Ruyant), Benjamin Ferré (Monnoyeur – Duo for a Job) et Louis Burton (Bureau Vallée). Soyez nombreux pour les accueillir dans le chenal (à partir de 11h) ainsi que sur le ponton du Vendée Globe qui est ouvert au public pour l'occasion !

Programme complet des ETA (heures d'arrivée d'estimées) :

Journée de jeudi (entre 11h et 16h30)
Charlie Dalin (Apivia, 1er)
Jérémie Beyou (Charal, 2e)
Thomas Ruyant (LinkedOut, 3e)
Benjamin Ferré (Monnoyeur – Duo for a Job, 4e)
Louis Burton (Bureau Vallée, 5e)
Alan Roura (Hublot, 7e)
Louis Duc (Fives - Lantana Environnement, 8e)
Damien Seguin (Groupe Apicil, 9e)
Benjamin Dutreux (Guyot Environnement – Water Family, 11e)
Giancarlo Pedote (Prysmian Group, 12e)
Éric Bellion (CommeUnSeulHomme powered by Altavia, 14e) 
Sébastien Marsset (Cap Agir Ensemble, 15e)
Antoine Cornic (EBAC Literie, 16e)
Romain Attanasio (Fortinet-Best Western, 17e)
Arnaud Boissières (La Mie Câline, abandon)

Nuit de jeudi à vendredi (entre 23h et 5h)

Guirec Soudée (Freelance.com, 6e)
Conrad Colman (Imagine, 18e)
Fabrice Amedeo (Nexans-Art & Fenêtres, 19e)

Onze marins attendus aux Sables-d’Olonne ce jeudi à partir de 11h, dont les trois premiers !

On s'attendait à voir revenir les premiers "finishers" de la Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne la nuit prochaine. Pour le plus grand bonheur du public et des médias, ils s’offriront finalement une remontée de chenal de jour. Ce jeudi, la marée permettra aux IMOCA de passer entre 11h et 16h30. Onze bateaux devraient s’amarrer sur le ponton du Vendée Globe (qui sera ouvert aux spectateurs), dont le trio composant le podium de cette 2e édition : Charlie Dalin, Jérémie Beyou et Thomas Ruyant.